LETTRE DE "GUNNAR" AMI DE LOUIS

QUI A FAIT POUR SON PLAISIR UNE THESE SUR JEAN -JACQUES-ROUSSEAU
 

"Deje, Suède le 21 Mars 2008



La mort est un passage.

Le devoir du médecin et encore plus la législation en vigueur interdisent les procédures d'euthanasie et de suicide médicalement assistées. Secourir avec des soins palliatifs mais non pas devenir prescripteur de la mort.

C'est en conformité aussi avec l'optique de l' Eglise sur la dignité de la personne et de la vie humaine quelles que soient les circonstances. La logique des raisonnements est impeccable. Mais il est pénible de savoir que les souffrances peuvent frapper si aveuglément et souvent, disons, injustement.

Loin des yeux, loin du coeur, dit le proverbe. Ce n'est pas vrai . Je n'ai jamais cessé de penser fréquemment à toi et Louis. C'est toujours avec plaisir que je me suis souvenu des diverses occasions où nous nous sommes vus. Les souvenirs ont comporté un enrichissement inestimable pour qui vive dans la périphérie nordique . Je suis vraiment reconnaissant en pensant à vous. Petites fêtes, conversations intéressantes, baignades à Port Frioul.

Vivre, oui, on fait de son mieux.

Mais pour mourir nous sommes à la merci d'un déroulement sur lequel nous n'avons aucune prise.

En pensant à la fin de LOUIS, j'éprouve de la peine. J'ai toujours eu pour lui une profonde sympathie. Il y avait en lui quelque chose d'illuminé. Et au fond de lui une grande gentillesse.

J'ai toujours et de beaucoup préféré la France à la Suède mais vers la fin de la vie j'ai ainsi eu la chance de connaitre en ce pays une raison d'être et une existence heureuse. La France me manquera cependant toujours, je me suis tellement investi en la culture française. Intérieurement j'y suis enraciné plus qu'en Suède. En esprit j'y demeure.
Et je te souhaite beaucoup de bien pour encore une phase dans ta vie.
Très amicalement.

GUNNAR"