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PARTIE DE COLLECTIONS PARTICULIERES
Nous voisinions avec le dessinateur Louis Pons, un ami de jeunesse qui habitait à Sillans la Cascade.
Sa sulfureuse compagne, Suzanne Valabrègues, à l'imaginaire délirant aimait les intrigues et les aventures rocambolesques souvent excessives.
Mais finalement ces rencontres à l'ambiance ambiguë étaient très bénéfiques pour s'évader du quotidien des habitudes et affermissaient la créativité des deux plasticiens.
Suzanne tous les matins écrivait des lettres pour décrire avec beaucoup d'ironie le milieu artistique, elle signait " S " .
Muse d'écrivains et d'artistes - dont le peintre Edgar Mélik - elle est reconnaissable dans ses personnages aux chaussures rouges.
En 1957, il participe à la "4 ème biennale de Menton" et en 1958, avec Dehove et Trofimoff à "la Quinzaine Française" qui avait lieu à Sydney en Australie.
En 1958, un contrat avec la galerie parisienne "Printania".
Puis, nous partons à l'automne pour un long séjour à Venise à la "Casa Frollo" merveilleux palais du XVII ème siècle sur l'Ile de la Giudecca à la vue imprenable sur la place Saint Marc et les Doges.
C'était l'automne et cette atmosphère aux cieux roses brumeux estompant les multiples facettes de couleurs éclatantes qui rendent Venise si belle et si romantique avait frappé profondément sa mémoire et il avait eu pour toujours la réminiscence dans son oeuvre de cette merveille du monde. Il avait dessiné de nombreuses esquisses et peint des aquarelles pour réaliser ensuite ses toiles avec les mêmes difficultés que tous les plasticiens rencontrent pour peindre cette Venise qui se dérobe !!
Le retour vers la France avait été un déroulement de découvertes culturelles avec à Brescia le curieux marché aux oiseaux de chasse et ses pyramides de truffes blanches. A la "Pinacoteca" la découverte des "Têtes Composées" de Giuseppe Arcimboldo, peintre milanais du XVI ème siècle et la beauté des paysages des lacs du Nord.
L'hiver suivant, en 1959, nous partons pour vivre "définitivement" à Paris, Boulevard Saint Jacques.
La tendance picturale de cette époque était le pur réalisme populiste de Bernard Lorjou et le misérabilisme de Bernard Buffet (tous les deux "Prix de la Critique" en 1958).
L'exposition de Buffet "Les Oiseaux" avait été fermée dès le lendemain de son vernissage par la police !!!. (après des plaintes ... pour atteinte aux bonnes moeurs !!!).
Au bout de quelques mois, après s'être bien "rassasiés" de l'incroyable culture que peut apporter une des plus belles villes du monde, mais découragés par des promesses non tenues et l'évidence d'un mal de vivre à contre courant des atoniques parisiens affairés et pressés, nous fuyons vers notre Provence pour retrouver avec joie Manosque et sa quiétude.
Le rêve de "monter à Paris" avait été une expérience de très courte durée pour des indolents natifs et privilégiés.
En 1959, il est sélectionné pour la première "Biennale de Paris", une manifestation mondiale qui avait lieu au Musée d'Art Moderne, inaugurée par le Ministre d'Etat, André Malraux.
Une sélection très rigoureuse parmi quarante pays était faite par d'éminents critiques d'art avec cette année là très peu de provençaux choisis, François Arnal de la Valette du Var, Emile Marzé de Menton, et les marseillais Bergéo, Jean Fusaro, Madeleine Grenier et Trabuc qui s'étaient retrouvés avec les plus grands peintres du XX ème siècle.
En 1960, il présente quatre toiles pour les "Dix ans de la Jeune Peinture" à Nice au Palais de la Méditerranée dont ce grand paysage.