Louis aimait beaucoup la mer qu'il ne connaissait que du rivage.
A partir de 1976, nous séjournons plusieurs mois par an sur les "Iles du Frioul" à quelques encablures du "Vieux Port" de Marseille pour un changement de
vie, sans voiture, en toute liberté ....

Les Iles du Frioul ne font que cinq kilomètres de longueur sur une étroite largeur en deux parties, au Sud l'Ile de Pomègues et au Nord, l'Ile de Ratonneau.

Ces deux iles sont reliées par la digue Berry qui sert de Port Abri pour les bateaux avec un accès difficile à cause des vents d'Est et du Mistral qui soufflent d'un côté à l'autre.
A quatre kilomètres de Marseille seulement, le Frioul était méconnu car, jusqu'en 1975, il était un lieu militaire interdit au public.











 

Il avait eu un coup de coeur pictural et un enchantement visuel pour cette terre aride et sauvage à la beauté foudroyante, pour ces minuscules calanques aux rochers déchiquetés, pour cette flore rabougrie et tordue par les vents incessants qui la torturent et l'obligent à pousser déformée au ras du sol.

Il aimait peindre les hautes falaises calcaires de Ratonneau à la blancheur étincelante, dressées vers le ciel comme des squelettes fantomatiques en épousailles avec la mer.

De toute part, le regard libre sur l'horizon lui inspire avec la clarté changeante du soleil des compositions traversées par la lumière éblouissante et le souffle de l'air.
 

Louis, nostalgique des arbres, aimait se promener dans la seule petite colline abritée de l'ile, où un végétal plus dense ressemblait à son "Lubéron".
 

Le "Port Frioul" était les jours de tempête un lieu diabolique où le vacarme des éléments déchainés avec le cliquetis incessant des haubans malmenés, les rugissements des vents et la mer en furie devenaient un tapage assourdissant et insupportable.
 

On se demandait si les êtres humains n'y étaient pas indésirables, ce qui convenait très bien aux angoisses du "Peintre" à l'âme tourmentée.

Au coeur de l'été, une partie du Frioul restait sauvage et solitaire, mais sa seule grande plage, en contrebas de l'Hôpital Caroline, la Plage Saint Estève - en face de Marseille - se peuplait d'une multitude de baigneurs qui apportaient un miroitement de couleurs vives transformant cet endroit austère en une fête bruyante et imprévue.
 

 




Il aimait beaucoup ses séjours sur l'Archipel du Frioul, mais il subissait parfois cet "enfermement" ressenti par les "Iliens".